Cours 4. Concevoir un projet d'architecture - Initiation à la conception

Université Hadj Lakhder - Batna
Institut de génie civil, hydraulique et d'architecture
Département d'architecture
Master I
Semestre II
Module : La théorie du projet
Date: 19/05/2014

Concevoir un projet d'architecture

Initiation à la conception

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Assemblage des formes ou proncipes de composition:

L’espace ouvert devant toi n’a aucune autre mesure, aucune autre qualité, que celle à lui donner par la forme et le rythme de tes pas.
iPour aborder les principes d’organisations spatiales et pour parler de la forme de l’espace, nous prendrons la distinction « espace servant/espace servi », utilisée par LUIS KAHN.
L’organisation spatiale a une structure formes multiples additionnées ou mises en relation.
Cette addition obéit à des lois dites de « composition » ou « principe d’organisation formelle ».
L’objet architectural (habitation, équipement,…) est un ensemble d’espaces fonctionnels « servis », (chambres, bureaux,…) de tailles et de formes différentes, répondants à plusieurs critères définis par les exigences de la fonction et choisis par le concepteur (fig. A)
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Fig. A
Cet ensemble d’espaces se constitue en une forme globale ayant plusieurs critères, autres critères définis par les exigences de l’environnement de l’équipement et choisis par le concepteur (fig. B)
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Fig. B
Mais l’objet architectural n’est pas uniquement formé de cellules de pièces mais aussi d’un espace de mouvement (distribution, regroupement,…) l’espace essentiel à la composition spatiale et formelle du projet (fig. C)
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Fig. C
Nous nous limitons à en évoquer quelques principes de bases :
  • La composition en aire :
    • Modulaire ;
    • Tramée.
  • La composition centralisée ;
  • La composition linéaire ;
  • La composition radiale ;
  • La composition :
    • Organique.
    • Déformée.
  • La composition en plan libre ;
  • La composition en pente.

La composition en paln :

1. Systeme d'organisation spatiale en aire :

Le modulaire :
Ce système de composition spatiale, repose sur la répétition d’un module de base. Ce dernier est un dérivé de la trame, dont il ne respecte plus la grille. La somme des grilles peuvent constituer une trame, comme ils peuvent la nier. Ce système est utilisé pour la construction des œuvres dont une unité est répétée plusieurs fois. C’est le cas d’une école (les salles de cours), différentes administrations (bureaux), les hôtels (chambres),…
Le contenu du programme est le seul qui nous éclairera sur le choix du module « fonctionnel » ; le module architectural est laissé à l’initiative de l’architecte. Ex : une chambre d’hôtel.
Le programme est le même, le choix formel diffère.
Le module peut avoir plusieurs origines, trois d’entre eux demeurent essentiels :
- Le module est issu des dimensions humaines ;
- Le module est issu du mode constructifs et/ou du matériau de construction ;
- Le module est choisi par l’architecte pour un ordre esthétique, spirituel,…
Pour le projet de LUIS KAHN, d’Adler house, en 1955. Il a fait une combinaison spatiale de trois catégories (A, B, C) ordonnés suivant un schéma hiérarchisé. Dans ce projet de sept unités ou perçoit différents assemblages :
- Juxtaposition simple ;
- Juxtaposition avec glissement
- Superposition ;
- Eloignement.
Ex : les éléments qui constituent la maison à patio dans les villes arabo-musulmanes.
La trame :
Est l’outil le plus utilisé par l’étudiant des écoles d’architecture ( le papier millimétré, au lieu du Té et l’équerre). Bonne ou mauvaise méthode ou habitude peu importe ; elle est utile car c’est un support d’expression comme tout autre.
Bien que souvent le choix d’une trame demeure arbitraire, ses avantages sont multiples.
- Un moyen d’aider l’intuition dans la création des formes ;
- Un guide à la composition spatio-fonctionnelle ;
- Un guide à la composition structurelle ;
- Un repère pour l’échelle ;
La trame a été souvent utilisée pour des ensembles de grandes échelles comme en urbanisme en termes de damier ou de grilles. Villes coloniales, tracé de MILET, MANHATTAN,…
A l’aide de ces tracés une hiérarchie s’est apparue :
- Par une exception de dimension (élargissement des rues par rapport à d’autres).
- Soit par l’intervention des éléments réguliers (monuments..)
- Soit par une trame rectangulaire plutôt que carrée.
Deux systèmes de trames sont reconnues comme telles :
- La grille : c’est un réseau de lignes orthogonales et souvent une partition en modules carrées.
- La triangulation : c’est un réseau en un ensemble de triangles. L’organisation des formes utilise souvent l’oblique comme réfèrent et l’angle différent de l’angle droit. (Voir Fig.)

2. Systeme d'organisation spatiale lineaire :

L’organisation linéaire est certes la plus fréquente et la plus simple des compositions ; c’est une organisation qui perd la notion du centre et d’équidistance ; car elle est disposée le long d’un axe. Les espaces servis viennent se greffer à son mouvement. La rue est l’exemple de ce type d’organisation : simplicité dans la conception et d’une régularité disciplinée.
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Toute en offrant une grande liberté en façade (quand le sens porteur est perpendiculaire à la linéarité de distribution, on a des cellules modulaires).
EX: hôtels, pénitenciers, cités universitaires, bureaux administratifs …..
Tout en offrant une grande liberté aux espaces et à leurs transformations (quand le sens porteur est parallèle à la linéarité de la distribution).
Ex : pour des activités polyvalentes (exposition). L’organisation linéaire est additive, elle a un début et une fin. (Le mur renvoie, la porte s’ouvre).
La linéarité offre un mouvement entre deux droites parallèles ou avec de légères déformations pour mieux mettre en évidence la largeur, ou l’objet de face (frontal). Tête du mouvement ou extrémités de l’organisation linéaire sont des pôles exigeants.
La linéarité offre un mouvement entre deux droites parallèles ou avec de légères déformations pour mieux mettre en évidence la largeur, ou l’objet de face (frontal).
Tête du mouvement ou extrémités de l’organisation linéaire sont des pôles exigeants. Leurs affectations et importantes.
- du point de vue fonctionnel : fonction –mère/ fonction annexe
- accessibilité
- caractère formel
Dans le corps du mouvement on peut insérer n’importe quelle fonction même des activités qu’on voudrait cacher ou mettre en retrait. L’axe AA est une ligne de force d’où naissent tous les champs perceptifs. C’est un axe de « lecture ». Dans notre cas c’est aussi un axe de symétrie. Le noyau d’articulation n’organise pas la composition, les autres fragments d’espaces viennent s’associer librement à lui .Dans ce cas précis plusieurs sous-systèmes de compositions apparaissent .Recherche d’un équilibre, d’une unité, avec des éléments disparates.

3- L'organisation centralisée :

L’organisation centralisée , implique beaucoup plus le caractère spatial , formel et de mouvement que le contenu , c’est –à-dire le fonctionnel .Pour son coté formel cette organisation exige des volumes dominants tel que la sphère ( coupole, …) , cylindre , cône , cube , pyramide, les volumes pourvus ‘un axe de symétrie.
Dans plusieurs civilisations la symétrie a joué un grand rôle dans l’architecture sacrée, monumentale, … ; malgré que c’est une architecture fermée ou introvertie ; elle laisse échapper sa rigidité et sa symbolique. Cet élément de symétrie a aidé la concrétisation de l’organisation centrale.
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Fig.28 : Medresse de Rustam Pächa à Istamboul | Fig.29 :Hotel de ville de Saynatsalo d’Alvar AALTO-194
L’inscription de la cour Octogonale, des cellules carrées, le tout inscrit dans un carré. Les triangles, espaces résiduels sont en arrière plan.
Le vide (la cour) joue le rôle de central, malgré le changement des directions des formes et le changement des géométries.

L’organisation centralisée en salle :

Ce système s’applique à certain équipements qui exige un grand espace primaire.
C’est le cas des salles de cinémas. Les stades, les salles de gymnases, les pavillons d’exposition, les critiques, les mosquées, les piscines, (…), .La composition architecturale n’est plus dictée par le mouvement, ni par la forme mais plutôt c’est la fonction qui prime
Ex : Une piscine :
Espace primaire : Piscine
Espace secondaire : Douches et annexes.

4- L’organisation radiale :


  • O : Premier type d’espace
  • →Deuxième type d’espace
C’est une forme de combinaison entre la centralité et la linéarité .Le centre est l’origine du tout et où viennent des espaces greffés aux axes pour se rayonner Néanmoins il est important de signaler :
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  • Les problèmes d’orientation
  • Des espaces souvent « résiduels » entre les ailes.
  • Orientation confuse : dans quelle aile on se trouve ?
  • Une composition qui reste isolée par rapport à son environnement .Aucune possibilité de raccordement.
  • Ce type de composition est admis par peu de programme .Nous pouvons noter à cet effet : des prisons, des hôpitaux, hébergement pour étudiants, …

5- L’organisation organique et l'organisation déformée :

Se sont des types d’organisation connus dans toutes les civilisations qu’elles soient dans l’architecture moderne ou vernaculaire.
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L’organisation organique :
Rassemble des volumes par la proximité. Elle était topologique et plus précisément de l’analysis situs. Elle suggère une opération additive , hasardeuse , circonstancielle . C’est une organisation régie par le besoin ou par la sensibilité loin de la notion de « composition ».
Plan d’une concession à ZARIA au NIGERIA.
Organisation progressive sans continuité. Les repères sont les limites et la forme de la propriété (clôture) et la morphologie du site. Orientation diverse, une organisation éparse sans repère apparent ; néanmoins deux (2) modules apparaissent, mais ce n’est pas un repère géométrique.
Une organisation introvertie (à l’intérieur de la propriété, car les modules sont indépendants les uns des autres et que l’espace extérieur n’est pas structuré). Les espaces sont d’ordres uniquement fonctionnels. Cette organisation est l’aboutissement du hasard et des circonstances.
Dans l’organique moderne, on n’a pas l’image de l’organisation vernaculaire ni même son état d’esprit. D’une part la composition est globale et non séquentielle dans le temps, d’autre part l’organisation n’est pas uniquement basée sur le besoin mais sur une recherche aussi formelle et spatiale .Les cellules sont organisées suivant un principe géométrique, seule l’enveloppe a un modelé organique. L’ensemble est souvent introverti et compact (et non épars).
F.L.Wright disait : une forme organique développe sa structure à partir du contexte , comme une plante dont la croissance est dictée par le sol et dans leur deux (2) cas la croissance part de l’intérieur. Pour le Corbusier : le plan procède du dedans au dehors : « l’extérieur est le résultat de l’intérieur » .Dans les années soixante et soixante-dix (1960-70), les architectes voulaient rompre avec « la machine à habiter », « la grande échelle « qui échappe à l’homme de la rue. Reproduire artificiellement le pittoresque, l’écologie dans une forme de sculpture plutôt qu’une architecture aidée par l’évolution technologique et la manifestation de nouveaux matériaux (Plastique, …) .Le hasard n’a plus de place mais la forme globale est plus basée sur la passion que sur la raison.
L’organisation déformée :
Cette organisation est une des vocations de l’architecture moderne. Elle est certes souvent émotionnelle et subjective mais chose certaine elle est géométrique.
Dans le premier schéma la forme globale est un polygone quelconque. Dans le second schéma on essaye de rechercher les tracés régulateurs ou les formes primaires. Dans le troisième schéma, présentation d’une décomposition grâce aux formes primaires. Le chiasme est en fait un résultat géométrique.
Deux grandes catégories de l’organisation déformée :
  • Celle qui est imposées :
    • Contradiction entre les données du programme: Calme /bruyant, Petites surfaces / grande surfaces, Fonctions-mères / activités annexes (…)
    • Contradiction entre le programme et le site. Forme de la parcelle (…) voir à ce propos l’étude d’un terrain ( chapitre concerné )
    • Rapport de la structure / forme / espace
  • Celle qui sont recherchées (ou volontaires) :
    • Déformation sur l’enveloppe extérieur, renforce le coté expressif et donne un caractère en plus à un formalisme prononcé.
    • Déformation sur l’enveloppe internes, renforce le coté des tensions, de la découverte, de la mise en scène, de la promenade architecturale .C’est l’art de l’architecture d’intérieur qui est rehaussé.
    • Déformation sur les deux enveloppes (internes et externes).

6- Organisation en plan libre :

Cette organisation n’est pas l’anarchie, sa technique de composition spatiale du XX Siècle, valorise les interpénétrations entre espace plutôt que leur juxtaposition ou l’alignement et l’empilage de cellules au XIX Siècle ou certaines constructives et organisation du plan ont rarement trahi leur alliance.
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THEO VAN DOESBURG dans son œuvre Komposition 13 et 14 respectivement en 1916 et 1917 utilise un ensemble de segment orthogonaux tantôt entrecroisés faisant naitre des angles et des parallèles ou des perpendiculaires ,dans le langage géométrique ce n’est qu’un labyrinthe .Dans le langage architectural la figure devient complexe une ébauche inachevée dans un espace fini composé d’air de stabilité et de fluidité. (Stables et fluides) ne peut être que dans une interpénétration d’espace et non une juxtaposition.
Dans Komposition 13 l’ensemble est défini dans une enveloppe carré, dans Komposition 12 l’ensemble est dépourvu d’enveloppe L’enveloppe n’est plus un générateur. (Ce qui était l’architecture du XIX Siècle face qui définit le style .On assiste à la mort su style pour laisser place au mouvement de la fonction. L’espace autonome fermés meurt tout s’entremêle, se hiérarchie sans ordre. Qu’importe l’ORDRE. Il y a de grands espaces et de petits espaces.
PIET MONDIEN : « composition N° 11 » 1929. Toute la pureté d’une composition néo plasticienne. Tout s’entremêle : Qui n’est qu’une recherche de continuité spatiale, de transition d’espace dans l’espace de volume dans un volume, la troisième dimension change d’espace à espace. Comment la géométrie métrique détermine et mesure les distances et les hauteurs. La genèse de la forme n’est plus que mouvement et fonction.

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