L’architecture non standard

L’architecture non standard

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Les origines de l’architecture non standard:

L’un des premiers à donner une formalisation théorique à ces explorations sur l’animation et le fluide est Greg Lynn, qui introduit, dans une série d’articles du début des années 90, les concepts d’animation, inflexion, pliage, et courbure dans la théorie architecturale.
Greg Lynn rapporte que la forme architecturale élémentaire doit être pareille à « une goutte qui, subissant une mutation, peut maintenir sont identité de base ». Blob voulant dire « goutte » ou « tache ».
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Architecture Blob

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Dans son article du 1996 « Blobs, or why tectonics is square et topology is groovy » Greg Lynn propose une définition pour l’architecture issue de ces principes : il parle de blob, dans le sens de molle, souple, réactive aux conditions de l’environnement, des actions et des forces qui l’entourent. La référence vient du film du 1956 Blob, où le blob est, en fait, une substance molle, qui prend la forme de ce qui la contient.
L'architecture est interprétée comme un « système d'organisation dynamique » plutot que comme un processus de composition formelle ou d'organisation fonctionnelle.
Les opérations conceptuelles sur les formes sont de l'ordre de l'inflexion et de la déformation, en plein rupture avec la traditionnelle « composition » et la plus récent décomposition.
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Norman Foster, à qui nous devons l’hôtel de ville de Londres .
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Nicholas Grimshaw – Eden Project (2001)
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Greg Lynn – The Evening Line (2008)
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Greg Lynn – Ravioli Chair (2005)
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Future Systems – Magasins Selfridges (2003)

Architecture liquide

En Hollande, dans les années 90 les architectes des bureaux NOX et ONL travaillent sur l’idée de fluide en architecture : ils appellent fluide une architecture qui peut « incorporer les mouvements du corps humain » qui est susceptible d’activer le corps et son système perceptif. propose le terme « Liquide » pour définir une architecture qui « connecte en continu réel et virtuel et matière et information » du pavillon Freshwater Saltwater Pavilion [conçu par les bureaux NOX et ONLRotterdam.
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Architecture à Forme Libre

En 1997 la construction du Musée Guggenheim à Bilbao (Espagne)
La puissance visuelle des formes fluides, courbes et brillantes de cette œuvre l’a transformé en une véritable icône visuelle, une image symbole capable de catalyser autour d’elle le développement économique de la ville de Bilbao dans son ensemble.
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Au niveau de la conception, la modélisation géométrique des formes complexes
est réalisée grâce aux logiciel CATIA, jusqu’à ce moment utilisé exclusivement par l’industrie
aérospatiale et aujourd’hui largement employé dans le milieu de l’architecture à forme complexe
L’architecture est conçue comme réponse aux actions et aux flux des humains et des informations dans le temps.
Les logiques d’élaboration formelle sont issues de concepts comme le morphing, l’hybridation, la topologie .
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FOA terminal portuaire, Yokohama, Japon; 2000
R. Oxman synthétise: bien ce point de vue en définissant la Forme Libre comme «libre des a priori formels » : il n’y a pas de règles formelles prédéterminées (normes, typologies, standard, grilles, formes élémentaires, etc.) dans l’élaboration spatiale de l’objet architectural.
La forme est un résultat, il n’y a pas de formes qui peuvent être définies en abstrait (comme un cercle ou un carré) : la forme est toujours le résultat d’un processus, qui dépends de plusieurs facteurs spécifiques, donc dans chaque situation particulière elle sera différente.

Architecture Numérique

au sein de l’industrie aérospatiale et automobile, pour s’élargir ensuite au domaine du design industriel ; dans le milieu architectural, il a fallu attendre jusqu’aux années 80 ou 90 pour que leur utilisation soit généralisée.
L’emploi des outils numériques de modélisation dans la conception a commencé dans les années 70 du XXème siècle.
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Architecture paramétrique

La Forme Libre est donc le résultat d’un processus de « morphogenèse numérique », dans lequel un ensemble complexe de paramètres couplés interagissent de façon non prédéterminée pour générer une forme qui est la « meilleure » possible en relation aux paramètres choisi et aux lois du couplage. Pour cette raison, une autre définition souvent utilisée est celle de « Architecture Paramétrique », ou « Architecture Performative », car la forme qui est générée à travers le couplage des paramètres est la plus « performante ».
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Architecture Non Standard

L’origine de ce terme est la mathématique et en particulier l’analyse Non Standard. Cette discipline mathématique (définie de manière rigoureuse par A. Robinson en 1966), est basée sur la théorie des infinitésimales, des entités infiniment petites (tellement petites qui en existe toujours une plus petite de celle qu’on considère), à travers lesquels est possible gérer mathématiquement le concept de continuité. L’architecture des formes libres numériques est donc une architecture Non Standard car le concept de continuité est présent et déterminant tant au niveau de l’approche théorique (génération formelle, organisation fonctionnelle, etc.) que dans la pratique de la discipline (continuité, ou unité, dans le domaine du langage, de l’échange des informations).
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Zaha hadid, funiculaire, INNSBRUK 2008
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Coop Himmelblau BMW Welt, Munich (2007)

Morphogenèse

Dans ce contexte, l’attention du concepteur bascule forcément de l’objet à l’information : l’objet « forme » ne compte pas, car la forme n’est que le résultat de la matérialisation d’un champ de forces.
Par rapport au processus « traditionnel », les caractéristiques le plus spécifiques que nous avons identifiées sont l’utilisation extensive des outils numériques et le fait qu’il s’agit de processus collaboratifs et multidisciplinaires.
Ce constat implique qu’il y a un médium entre le concepteur et la forme finale, car le concepteur n’agit pas directement sur la forme mais sur une logique structurelle qui est transformée en forme par un système, géré à l’aide des outils informatiques.
La conception Non Standard est donc un processus collectif et collaboratif, dans lequel le résultat final est issu de la participation de différents acteurs.
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