Cours 7 Préservation du patrimoine : La valorisation patrimoniale et le développement durable.

Université de Béjaia
Chargée de Cours : Préservation du Patrimoine architectural
Melle M. OUARET - 2015

Cours 7 : La valorisation patrimoniale et le développement durable

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1. Le patrimoine, élément moteur de développement durable.

QUE FAIT-ON DANS LE CADRE DES POLITIQUES LOCALES DE DÉVELOPPEMENT ?

Plusieurs actions peuvent être menées dans le cadre d’une politique de développement local : l’agriculture, le tourisme, les équipements publics, les communications… sont autant de facteurs de développement.
Le souci de contrôler l’utilisation des ressources du sol et de l’environnement a d’abord conduit à inscrire la protection du patrimoine naturel comme une priorité des initiatives de développement durable.

UNE NOUVELLE CONCEPTION DU PATRIMOINE CULTUREL.

Jusqu’à ces toutes dernières années, la définition du patrimoine culturel était restrictive :
  • Sites, édifices et objets prestigieux,
  • Patrimoine vernaculaire disséminé dans les campagnes considéré plutôt comme une partie intégrante d’un paysage.
Aujourd’hui, nous en avons une acception plus large dans la mesure où sont également pris en compte les éléments matériels ou immatériels qui témoignent des relations particulières qu’une communauté humaine a instaurées au cours de l’Histoire avec son territoire :
  • Des paysages marqués par l’empreinte des activités humaines,
  • Des techniques et des savoir-faire qui ont par exemple donné une touche particulière aux paysages
  • Des parlers locaux, des musiques, une littérature orale issue de traditions non écrites,
  • Certaines coutumes, traditions particulières (processions religieuses par exemple).

DE MULTIPLES RAISONS DE VALORISER LE PATRIMOINE.

Valoriser un patrimoine c’est – et on le pense en premier lieu – en attendre des retombées économiques par le biais du tourisme et de ses dérivés (structures d’accueil, commerces, etc…) mais c’est aussi ancrer une population dans son histoire et lui donner une fierté par la reconnaissance de ses racines et de son identité. Ce peut encore, en dernier lieu, en faire un appui pédagogique pour la transmission des savoirs.

LE PATRIMOINE PEUT S’INTÉGRER DANS UNE DÉMARCHE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE SOUS CERTAINES CONDITIONS.

Même reconnue comme richesse, la diversité des domaines concernés par le patrimoine ne suffit pas à en faire ipso-facto un support de développement. La ressource n’est que potentielle. Pour qu’elle s’intègre à une démarche de développement durable, trois conditions s’avèrent nécessaires :
  • La première, évidente, est que ce patrimoine ne disparaisse pas (nécessité de la conservation),
  • La seconde est qu’un usage approprié lui soit trouvé pour le faire vivre, pour qu’il devienne facteur de développement (quelle est sa valeur ?),
  • La troisième est que sa valorisation s’intègre dans un processus global et qu’il devienne ainsi moteur de développement.

QUELLE METHODE D’EVALUATION POUR LE PATRIMOINE ?

Les deux méthodes ADEP et nombre de fréquentation nous paraissent les plus adéquats à utiliser dans ce cadre de site patrimonial archéologique et dans un contexte de pays en voie de développement.

1- La Méthode d’analyse de la Dimension Economique du Patrimoine

La méthode ADEP nous semble intéressante à appliquer afin d’analyser la valeur économique de notre site archéologique en question. Cela nous permettra de mesurer les retombées économiques d’une valorisation (privée ou étatique) de ces sites : le coûts et les avantages (directs et indirects) d’un investissement dans le domaine du patrimoine.

2- Exercice de coût de déplacement et analyse de la fréquentation sur le site

Cette analyse nous permettra de mieux connaître le touriste qui fréquente ces sites ainsi que son avis sur aussi bien les problèmes qui menacent un tel site que la possibilité de le valoriser davantage. Un questionnaire fréquentation du site va donc âtre élaboré.
Cette méthode est basée essentiellement sur l’observation du comportement des individus et la révélation de leurs préférences.
En deuxième lieu on tentera de traiter cette évaluation tout en ayant comme méthodologie l’estimation d’une fonction de demande sur le site à partir des enquêtes menées au près des visiteurs sur le nombre de visites qu’ils effectuent en fonction des coûts qu’ils dépensent pour y accéder, le revenu mensuel de chaque visiteur, et ceci en fonction des zones classées par ordre de distance moyenne d’accès. Et là on essayera d’établir les effets relatifs des différents facteurs explicatifs sur la demande de visite (effet coût, effet revenu, effet niveau d’instruction, effet zone...)

3- Le consentement à payer CAP des usagers de ce patrimoine :

Les individus qui fréquentent le site patrimonial dans un but essentiellement de découverte et récréatif tout comme les professionnels sont, selon nous, considérés comme des usagers présentant une certaine familiarité avec notre bien à évaluer. On a donc jugé essentiel de mener des enquêtes auprès des usagers de ce patrimoine. Un questionnaire catégories professionnelle sera adressé aux personnes qui tirent profit de ce patrimoine : agences de voyages et guides, personnes privés, sociétés de tourismes, artisans, hôtels restaurants…..
C’est la perception des droits et devoirs envers ce patrimoine. Il s’agit de mettre en évidence que les processus de valorisation de ce patrimoine sont le résultat direct des jeux des différents acteurs sur ce milieu.

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