Cours 3 Préservation du patrimoine : l’évolution législative et réglementaire du patrimoine à travers les chartes internationales dans le monde

Université de Béjaia
Chargée de Cours : Préservation du Patrimoine architectural
Melle M. OUARET - 2015

Cours 3 : l’évolution législative et réglementaire du patrimoine à travers les chartes internationales dans le monde

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Définitions :

Qu’est ce que le patrimoine?

Le patrimoine est une notion tirée du latin, et qui signifie héritage familial.
Aujourd’hui, le concept est considéré comme définissant un héritage légué par une génération précédente à la génération présente, qui doit le transmettre intacte aux générations futures.
« L’expression qui désigne un fond destiné à la jouissance d’une communauté élargie aux dimensions planétaires et constitue par l’accumulation continue d’une diversité d’objets qui rassemble leur commune appartenance au passé : œuvres et chefs d’œuvres des beaux arts et des arts appliqués, travaux et produits de tous les savoirs faire des humains ». Choay. F (1992) : « l’Allégorie du patrimoine ». Edition Du Seuil, Paris. P 9.

Le patrimoine CULTUREL?

« La notion de patrimoine culturel englobait traditionnellement les monuments et sites et tenait surtout compte de leurs valeurs esthétiques et historiques. Aujourd’hui, les monuments sont également considérés par leurs valeurs symboliques, sociales, culturelles et économiques. Les éléments intangibles ne sont plus ignorés et de nouvelles catégories sont apparues ».
UNESCO (2003) : « Nouvelles notions du patrimoine : Itinéraires culturels ».

Le paysage CULTUREL?

(l'UNESCO) définit les paysages culturels comme :
« œuvres combinées de la nature et de l'homme. Ils demeurent l'illustration de l'évolution du temps et de la société. Sous l'influence des contraintes physiques et/ou des forces sociales, économiques et culturelles successives- indogenes ou exogènes- ces derniers requièrent des valeurs d’héritages spécifiques ».

La conférence d’Athènes de 1931

Ce fut la première conférence consacrée à la conservation et la protection des monuments
historiques
« Chargées d’un message spirituel du passé, les œuvres monumentales des peuples demeurent dans la vie présente le témoignage vivant de leurs traditions séculaires. L’humanité, qui prend chaque jour conscience de l’unité des valeurs, les considère comme un patrimoine commun et, vis-à-vis des générations futures, se reconnaît solidairement responsable de leur sauvegarde. Elle se doit de les leur transmettre dans toute la richesse de leur authenticité ».
(Office international des musées (1933) :
« La Charte d’Athènes sur la conservation des monuments d’art et d’histoire. Athènes 1931 ». Introduction, P1 )
Elle donne une première forme aux deux principes fondamentaux de la conservation des
monuments historiques :
  • L’authenticité : Signifie que la restauration doit se subordonner à la vérité archéologique en recherchant une réalité historique incontestable.
  • Le respect des apports successifs du temps: La charte recommande de: « respecter dans la construction des édifices le caractère et la physionomie des villes, surtout dans le voisinage des monuments anciens, dont l’entourage doit être l’objet de soins particuliers. Même certains ensembles, certaines perspectives particulièrement pittoresque, doivent être préservées ». Office international des musées (1933) : « La Charte d’Athènes sur la conservation des monuments d’art et d’histoire. Athènes 1931 ». ( Introduction, P2 )

La convention de La Haye en 1954

Elle définie la protection des biens culturels en cas de conflits armés.
Mieux définir le concept de restauration. Car, le principe était devenu synonyme à la reconstruction à « l’identique » ou à l’abandon de « la ruine ».

1962

  • Les recommandations publiées par l’UNESCO le 11-12- 1962, relatives à la sauvegarde des beautés des paysages.
  • André Malraux promulgue une loi (1962) relative à la conservation et l’aménagement des zones urbaines historiques, incluant le site classé et ses abords, appelé : Secteurs sauvegardés. (Loi sur les secteurs sauvegardés du 4 Août 1962).

LA CHARTE DE VENISE 1964

  • Formulation des orientations générales aux problèmes concrets de l’entretien des monuments et leurs rôles dans la société.
  • Le second congrès de Venise en 1964 est venu élargir la portée philosophique du premier document de la charte d’Athènes, en redéfinissant les concepts.
Le bien culturel fut redéfini dans l’article N° 1, comme suit :
« La notion de monument historique comprend la création architecturale isolée, aussi bien que le site urbain ou rural qui porte des témoignages d’une civilisation particulière, d’une évolution significative ou d’événement historique. Elle s’étend non seulement aux grandes créations mais aussi aux œuvres modestes qui ont acquis avec le temps une signification culturelle »
« Charte internationale sur la conservation et la restauration des monuments et des sites ». (Venise, 1964, Actes du congrès international des architectes et des techniciens des monuments historiques. )

La convention internationale sur la protection du patrimoine mondial naturel et culturel 1972

Les deux aspects novateurs ramenés par cette convention sont comme suit :
Le rapport intrinsèque établi, par conséquent entre le patrimoine naturel et culturel, pour son intégration à tous les niveaux de la planification (urbanistiques, sectorielles, …).
La disposition d’un cadre légal juridico administratif et financier, qui incombent aux gestionnaires des sites portés sur la liste du patrimoine mondial, des devoirs de protection et de mise en valeur plus efficaces.
« Convention internationale sur la protection du patrimoine mondial naturel et culturel, adoptée le : 16-11- 1972. Celle-ci est ratifiée en date du 30-06-1994 par 137 états membres».
Emblème du patrimoine mondial (Dessiné par l’artiste M. Olyff ,1978)
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Convention d’AMSTERDAM 1975

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La convention européenne pour la protection du patrimoine archéologique dite « Convention de Londres », révisée à Malte en 1992:

Plaider sur la nécessaire articulation du projet de sauvegarde des biens archéologiques au processus de la planification territoriale avec l’élaboration des études d’impact de tout projet sur l’environnement.

Convention européenne des paysages à Florence 2000:

« Le paysage résulte de la conjonction de multiples facteurs, tant naturels que culturels, qui ont évolué dans l’espace et dans le temps, qui se poursuivent par des processus dynamiques perçus par l’homme de façon variée.
En Europe, il forme un tout, incluant tout autant l’image des activités socio-économiques ou culturelles que celles des espaces vitaux et de leurs composantes naturelles telles que la faune et la flore ».

La conférence internationale « Patrimoine- Technologie et Développement Local » à Ename en Flandre Orientale, en Septembre 2002

Définissant des directives internationales pour l’authenticité, l’intégrité intellectuelle et le soutien au développement durable de la présentation au public des monuments et sites archéologiques.
Les quatre sections principales proposées dans cette charte d’Ename sont :
  1. Directives et normes professionnelles.
  2. Planning, budget et gestion.
  3. Aspects touristiques.
  4. Patrimoine et éducation.

En 2002

Une charte euro- méditerranéenne sur la valorisation intégrée du patrimoine culturel, a été adoptée à Rome lors de la conférence finale du projet PISA (Programmation Intégrée dans les Sites Archéologiques).
Elle stipule dans son article 04 qu’ :
« Afin de soutenir le développement local fondé sur la valorisation du patrimoine culturel, il est nécessaire de définir une nouvelle stratégie de gestion du patrimoine culturel en utilisant l’outil de la programmation intégrée »
La recherche action PISA a démarré de la thèse selon laquelle les opportunités de développement local durable basé sur la valorisation intégrée du patrimoine archéologique en adéquation avec la réalité socioculturelle, économique et politique du territoire de référence, existent mais ne sont pas exploitées.
La recherche action PISA avait contribué à :
  1. Vérifier la possible intégration « managmentale » entre le patrimoine archéologique, le territoire et l’économie locale sur lesquelles s’insère ce patrimoine.
  2. Approfondir les techniques d’analyses sur l’approche intégrée aux sites archéologiques du point de vue de leur conservation, gestion et valorisation.
  3. Identifier des actions ponctuelles intermédiaires et esquisser la nature et le programme du projet-pilote retenu dans ce but.
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