Cours 2 Préservation du patrimoine : Genèse et évolution de la notion du patrimoine architectural

Université de Béjaia
Chargée de Cours : Préservation du Patrimoine architectural
Melle M. OUARET - 2015

Cours 2 : Genèse et évolution de la notion du patrimoine architectural

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Chronologie historique :

A l'époque médiévale, on assiste à une répression de la législation romaine, celle qui fut dressée pour discerner les propriétés publiques de celles privées, car on en note un désintéressement quasi total de la société pour le patrimoine historique. Dès lors une grande destruction des monuments et édifices fut entamée afin de récupérer les matériaux de construction pour les constructions ultérieures.
La renaissance allait introduire une nouvelle pratique avec la réinterprétation des œuvres du passé. Pour Alberti, on pouvait améliorer certains bâtiments en leur donnant une application par un enrobage.
Cette attitude continuait jusqu'au 15ème siècle. Il fallait attendre l'année 1624 pour assister à la diffusion d'une réglementation prévisionnelle décrétée par le Cardinal ALDO BRANDINI, qui obligeait la prédisposition d'un permis de construction dans le cas où on utiliserait ces deux matériaux: le marbre et le métal.
En France, ce fut à la suite d’un long processus de dégradation des édifices civils et religieux ; correspondant aux destructions de la révolution de 1789 et au vandalisme des premières décennies du 19e siècle, que le concept de restauration va connaître son évolution la plus rapide. Déjà, une convention fut proclamée sur le principe de l’intervention sur les monuments par l’état, ce qui avait nécessité la mise en place d’un appareil administratif au service de la conservation. Il revenait à la monarchie de juillet de réaliser ce programme, en s’appuyant sur le mouvement d’opinion, favorable à l’histoire nationale et à l’art médiéval.
Un nouveau comportement envers le patrimoine historique et architectural fut marqué après 1850, car grâce à l'expérience acquise à Pompéi, la prise de conscience historique due au besoin de témoignages et valeurs historiques, et la signification d'ancienneté, nous a amenés à noter en ce moment dans la pratique de la conservation deux tendances carrément opposées qui sont celles de:

Les différentes écoles de pensées.

1) La théorie de VIOLLET-LE-DUC

"La restauration est l'unique possibilité pour l'édifice décidant de revivre et de retrouver sa valeur et sa signification. On peut rétablir l'aspect en reproduisant des parties manquantes dont le témoignage nous est parvenu de façon certaine, qui a sacrifié la valeur romantique imprimée sur le corps du bâtiment par les signes du temps. Ses interventions de restauration se caractérisèrent donc comme étant stylistiques et artistiques.

2) La théorie de John RUSKIN

"Prenez soin de vos monuments et vous n'aurez pas besoin de restaurer (...). Veillez d'un oeil attentif sur un vieil édifice (...) bardez-le de fer lorsqu'il se désagrège, soutenez-le à l'aide de poutres lorsqu'il s'affaisse, ne vous souciez pas de la laideur du secours que vous lui apportez: il vaut mieux boiter que de perdre une jambe".
Il faut donc éviter de restaurer, car l'édifice court le risque de sortir falsifié . Pour RUSKIN, la valeur des monuments réside surtout dans leur authenticité, que l'on ne peut pas séparer de l'état de décadence dans laquelle se trouve la matière de l'édifice à cause des injures du temps. Ses interventions de maintenance n'écartaient donc pas l'évolution du monument dans son ère.
Cependant l'époque qui a suivi dura jusqu'aux années 1920-1930. Cette période se caractérisa par une production éclectique et historiciste qui n'a pas travaillé à vraie dire le bien culturel, puisqu'il y avait cette prédominance d'une époque historique sur l'autre.
A cet effet, il fallait attendre le 20 Juin 1909 pour décréter la loi n. 364 sur les principes fondamentaux sur lesquels se basent les normes actuelles de la conservation du patrimoine historique.
En 1931, la charte d'Athènes a eu un grand mérite aux monuments historiques isolés, par la reconsidération de toutes leurs valeurs, tout type confondu, de l'œuvre monumentale à l'édifice mineur; pris comme témoignages d'une civilisation.
La charte d'Athènes incitait à la conservation de l'objet unitaire dans le but de sa revalorisation dans son contexte global.
La charte suivante de restauration de Venise, en 1964, avait élaboré pour la première fois un cadre institutionnel régissant internationalement la pratique de la conservation et de la restauration.
Afin de décrire d'une manière globale l'évolution des concepts qui inspirent la pratique de la conservation des monuments et sites historiques, on a décidé de les ramener ici schématiquement en ces quelques points:
  • L'histoire de la conservation en Europe, à partir du 19ème siècle, commença par l'introduction progressive des lois et règlements de sauvegarde et la création d'organismes à diverses échelles, qui veillaient au recensement et à la restauration de ces biens historiques. 
  • La tutelle de la ville historique en Italie, dans son ensemble, se fait jour peu à peu à l'issue des activités de Gustavo GIOVANNONI (1873-1947) où quelques cas d'expériences s'opèrent dans les années 30, par exemple la réhabilitation de quelques quartiers dans la ville de Sienne et de Bergame. ils instaurèrent une nouvelle tradition. 
  • Les PRECEPTES de GUSTAVO GIOvannoni (1873 -1947): notion de patrimoine urbain accorder une valeur monumentale et valeur d’usage aux ensembles urbains anciens. 
Ambiente (Esprit historique des lieux) « Genius loci » ==> Architecture « majeure » + Ses abords

Conclusion :

Développement de discipline de sauvegarde comprenant non pas
" la seule conservation de l'édifice mais sa réinsertion dans le cycle vital de l'utilisation actuelle, sa réintégration dans le contexte d'un organisme (la ville et l'environnement) en cours de transformation" F. GIOVANETTI

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