Cours théorie du projet 3 lmd: Methodes de conception : Methode formelle (metaphore)

Cours Théorie du Projet 3ème Année L.M.D - Département d’Architecture -Annaba-
METHODES DE CONCEPTION : METHODE FORMELLE (METAPHORE)

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1- OBJECTIFS:

L'usage de la métaphore peut se révéler une source intarissable de créativité. Elle peut être employée à différents stades du processus de création architecturale. En plan ou en volume, la métaphore peut toujours conduire à des concepts originaux.
Un usage incontrôlé, abusif ou naïf, peut, cependant conduire au contraire de l'objectif escompté. Pour éviter cela, il est important de veiller à ce que l’utilisation de la métaphore permet de passer du caractère tangible de la métaphore à celui intangible suivant le principe connu que moins une métaphore est facilement détectable plus elle gagne en valeur artistique et esthétique et s'éloigne de la «citation» et de l'interprétation littérale.

2- Exemples de métaphores :

Exemple 1 : La bibliothèque d'Alexandrie atteint le même objectif en se prêtent à différentes interprétations tout en gardant un lien assez fort avec les éléments générateurs de sa forme que sont le soleil (RA), la lune et les concepts de temps et d'éternité chers à l'orient.
Exemple 2 : Les propositions dans le concours de la bibliothèque de France (quatre tours sous forme de livres ouverts).
Exemple 3 : conceptions des étudiants dans les travaux des diplômes de fin de cycle.

3- MÉTAMORPHOSE ET MÉTAPHORE

La métaphore tire directement la forme architecturale d'un objet érigé en symbole: un cube, un arbre, un livre, une coquille ouverte. De la capacité de l'architecte et de son équipe à transformer ces symboles en architecture dépend la réussite du projet et le succès de la construction future. Partir d'un objet pris comme symbole mène probablement à concevoir à nouveau un objet; or si une architecture peut-être considérée d'un certain point de vue comme un objet, elle ne l'est qu'en partie. Elle n'est pas que cela. C'est pourquoi elle ne supporte pas le mimétisme, quitte alors à devenir un objet d'amusement ou de dérision. L'architecte doit donc trouver la bonne distance entre l'objet pris comme symbole et la future construction et aussi, bien évidemment, choisir un référent pertinent par rapport à la: destination du bâtiment.
Si le référent manque de pertinence, le résultat risque fort de n'évoquer rien d'autre que la référence ou des images éloignées, voire incongrues. Tel fut le sort de la «coquille lisse et enveloppante à jamais ouverte» proposée par les architectes du groupe Future Système (illustration ci-après), qui fut jugée par un membre du jury comme «une utopie dodue entre l'habitat de science-fiction et la coquille, entre l'électroménager et l'animalité». Cette distance à établir entre l'objet pris comme symbole et la construction à réaliser est de l'ordre de la métamorphose d'un objet en un autre. La transposition est analogique sans qu'on puisse établir formellement la comparaison.

4- METAPHORE ET SYMBOLE

La culture du concepteur est la clef du travail métaphorique
La forme devient autonome, elle est évoquée pour elle-même, son contenu n’est plus essentiel.
Le symbole correspond à l’idéal du particulier et à celui de l’universel.
Les objets possèdent ainsi une dimension profondément signifiante.
« Le particulier et l’universel coïncident dans leur dimension signifiante »

5- ENVELOPPE ET SYMBOLIQUE

L'architecture s'appréhende d'abord par l'extérieur et c'est cette vision qui créera la première impression, et dans les cas les plus réussis, une émotion. C'est pourquoi la recherche des façades ou de l'enveloppe générale d'un bâtiment a toujours été une préoccupation majeure de l'architecte au travail. Dans le mouvement moderne, la recherche du plan, de l'articulation des espaces intérieurs et extérieurs, avait tendance à prendre le pas sur celle des façades. Cette tendance domine d'autant plus aisément la conduite du projet que la première analyse obligée à laquelle se livre tout architecte est l'étude du programme. Cette nécessité le mène tout droit à esquisser les articulations des différentes fonctions et à les traduire immédiatement en organigrammes. Ceux-ci ne sont pas à confondre avec un plan. L'organigramme, en effet, traduit essentiellement des relations fonctionnelles et exclut la plupart des autres, qu'elles soient structurelles, esthétiques ou financières.
La manière dont l'architecte envisage l'étude du programme est fondamentale pour la suite du projet. Son point de vue sur cette question induit fortement la démarche ultérieure. Cela a l'avantage d'obliger le concepteur à envisager, dès l'abord, la question de l'enveloppe extérieure. Dans le cas du concours de la Bibliothèque de France, le programme était à la fois précis et indécis: précis quant à l'énonciation des différentes fonctions demandées, mais indécis quant à leurs importances relatives, surtout en ce qui concerne la quantité de livres à stocker. L'incertitude sur cette question perdura bien après le concours. Il était donc peu pertinent de prendre à la lettre les données du programme pour initier la conception. Il fallait les garder en mémoire en les indexant à des volumes dont la forme serait à trouver plus tard. Les quelques propositions retenues et soumises au choix du Président de la République Française F. Mitterrand esquissent en effet à grands traits les données du programme.
Elles témoignent que l'essentiel ne se situe pas là mais dans l'expression symbolique de l'institution et donc dans l'image que le projet donnera d'elle. Parmi ces propositions, celle de Rem Koolhaas parle d' «espaces symboliques ménagés dans un bloc solide d'information », Jean Nouvel «d'image symbolique, tel un arbre de vie et de savoir confondus».
Nous pouvons conclure, à propos de l'image symbolique, que si le référent choisi par l’architecte est une idée, l'objet construit en sera la métaphore ; si le référent est un objet, il en sera la métamorphose.
Ainsi, que ce soit au niveau du lieu ou du bâtiment à construire, l'enveloppe apparaît comme le support privilégié du message symbolique, c'est pourquoi nombre d’architectes s'attachent très tôt à sa conception car c'est elle qui donne à voir l'architecture, crée les premières émotions et donne à l’ensemble construit sa dimension universelle. L'étude de l'enveloppe se relève donc comme une composante majeure de la conception.

6- USAGE DE LA MÉTAPHORE

- Abstraction géométrique :

L'abstraction géométrique, comme dans le cas de ces appartements dérivés en s'appuyant sur la métaphore de la fleur, permet soit en travaillant géométriquement les contours, soit en recherchant la structure sous-jacente et en la transformant géométriquement d'arriver à des configurations intéressantes.
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- Inventaire et recomposition :

faire l'inventaire consiste à inventorier les formes de base constituant le dessin ensuite à les recomposer d'une manière différente. Cette procédure permet d'arriver à de hauts degrés d'abstraction.
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