Cours 2 Urbanisme Laghouat: La planification urbaine

UNIVERSITE AMMAR TELIDJI LAGHOUAT
FACULTE DES SCIENCES ET DE L’INGENIERIE
DEPARTEMENT D’ARCHITECTURE
Section : 4éme année
Année universitaire : 2007/2008
Module : urbanisme 1
Enseignant : K.BENARFA

Cours 2 : la planification urbaine

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I) DEFINITION :

La planification est la programmation d’une action dans le temps, en l’urbanisme, on introduit la dimension de l’espace pour dire que la planification est la programmation d’une action dans le temps et dans l’espace, nous dirons par exemple que telle ville aura besoin d’un lycée dans cinq ans qui sera implanté dans tel endroit.
La planification urbaine est un outil permettant de maîtriser la croissance urbaine et par là le phénomène de l’étalement urbain qui constitue une véritable menace pour la ville.

II) LES MODES DE PLANIFICATION URBAINE :

La planification est une opération complexe qui fait intervenir plusieurs facteurs dont notamment la population, les objectifs à atteindre, et les moyens mis en place, c’est pourquoi nous distinguons plusieurs modes de planification urbaines qui différent d’un système économique à un autre.

1) L’URBANISME DE COMPOSITION :

Appelé aussi urbanisme de plan de masse, l’urbanisme de composition est un mode de planification apparu durant la période d’après guerre caractérisée par une destruction massive des villes en Europe, où il fallait construire rapidement et à moindre coup pour reloger les sans abri.
L’urbanisme de composition propose à la ville une solution complète et définitive, le plan de masse et la maquette constituent ses deux principaux outils de travail.
L’urbanisme de composition suppose que la création ou la transformation de la ville est un projet qui doit être élaboré sur la base d’une étude préalable, la ville est dans ce cas imaginée dans l’abstrait avant d’être aménagée.
L’urbanisme de composition propose à la ville un avenir figé et prédéterminé et ne donne pas la dimension lointaine dans l’aménagement de l’espace. 

2) LA PLANIFICATION STRATEGIQUE :

Cette méthode de planification est apparue durant les années soixante après une avoir satisfait les besoins quantitatifs engendrés par la deuxième guerre mondiale et pour pallier aux insuffisances de l’urbanisme de composition, les urbanistes de l’époque ont pensé à introduire la dimension économique ainsi que la notion du long terme dans la planification urbaine qui désormais sera ouverte à d’autres profils d’ingénieurs.
La planification stratégique repose sur la planification économique, c’est ainsi que la planification stratégique diffère d’un système économique à un autre.

a) Le système économique socialiste :

Il est caractérisé par une stabilité dans la planification économique du fait que l’état est le seul acteur économique.
La planification urbaine dans ce cas là passe par quatre étapes à savoir :
  • Diagnostic de la situation actuelle ;
  • Calcul des prévisions ;
  • Mise en place des scénarios de développement possibles ;
  • Choix du scénario de développement final.
Cette manière de planifier a montré ses limites au delà du moyen terme étant donné que les prévisions ne sont plus réalistes au delà de cette échéance, ce qui conduit souvent à une révision des prévisions. 

b) Le système économique capitaliste :

Contrairement au système socialiste, l’état dans un système économique capitaliste joue un rôle de régulateur de l’activité économique et par là de toute action de planification, pour cela elle met en place les mécanismes de régulation et participe au financement des actions de développement sauf ceux ayant un caractère d’utilité publique.
L’économie capitaliste ou libérale est basée sur le principe de l’offre et celui de la demande : ‘’plus un produit est rare, plus il a de la valeur’’.

3) L’URBANISME DE PARTICIPATION :

L’urbanisme de participation est une planification qui consiste à ouvrir le dialogue sur la planification aux usagers eux même dans le but d’améliorer l’efficacité de l’intervention de l’urbaniste du point de vue des usagers pour lesquels est destinée la planification en question.
La participation des usagers dans la planification urbaine est avantageuse à condition que les usagers arrivent à mesurer l’impact de l’action envisagée, étant donné que dans le cas contraire la participation n’apporte pas les résultats escomptés mais favorise plutôt une ingérence dans la mission de l’urbaniste.
Pour tirer profit de la participation il est impératif que la population ciblée soit d’un niveau intellectuel lui permettant de mesurer et d’apprécier l’ampleur de l’action d’urbanisation pour laquelle elle est associée.
La participation dans la planification se fait en trois étapes à savoir :
  • Information des usagers sur le projet de planification urbaine ;
  • Collecte des avis des usagers sur le projet de planification urbaine par diverses techniques : sondages, questionnaires, enquêtes,…
  • Formulation de contre propositions par les usagers sur la proposition de planification proposée.
Si cette manière de planifier présente l’avantage d’associer les usagers à l’action de planification, elle doit être mise en œuvre avec quelques précautions à savoir :
  • Veuillez à ce que la population associées dispose des capacités suffisantes lui permettant d’apporter un jugement sur l’aménagement proposé ;
  • Veuillez à ce que les remarques des usagers associés soient prises en considérations du moins partiellement pour éviter qu’ils ne se désintéressent par manque de confiance.

4) L’URBANISME DE GESTION :

L’urbanisme de gestion est un mode de planification utilisé pour gérer une situation souvent imprévisible et qui engendre un déséquilibre dans la répartition des fonctions urbaines.
Ce type de planification est apparue suite à la crise engendrée par le choc pétrolier de 1973 qui a influencé négativement l’industrie en Europe, et également dans les années 1990 suite à l’apparition du nouveau pole économique important au Sud Est de l’Asie (Corée du Sud, Malaisie,…).
Dans des circonstances pareilles nous assistons à une importante action de délocalisation des activités industrielles ce qui permet de libérer de grandes emprises foncières disposant souvent d’une valeur foncière élevée, le cas de la délocalisation de l’usine CITROEN à PARIS a permis de créer un nouveau parc public, un hôpital, ainsi qu’un important programme de logements et d’activités tertiaires. 

5) L’URBANISME DE COMMUNICATION :

Contrairement à l’urbanisme de gestion, l’urbanisme de communication est un mode de planification urbaine ayant pour objectif de favoriser volontairement une urbanisation par une certaine image de marque dans le but de déclencher un mécanisme d’afflux d’investissements à la recherche de cette image de marque.
Nous pouvons citer dans ce contexte le cas de l’émirat de DOUBAI qui a pu constituer un pole économique international d’une grande importance, malgré que cette cité n’avait pas cette image de marque auparavant 

III) LES OBJETS DE LA PLANIFICATION URBAINE :

1) LE SOL :

Le sol constitue un objet très important pour la planification urbaine étant donné que c’est le lieu où se déroule l’action de planification qui peut selon la manière de planifier mettre en valeur un terrain suite à l’attribution d’un droit de construire élevé ou la proximité d’une activité urbaine particulière.
La planification urbaine peut constituer ainsi un élément de régulation du foncier. 

2) LE LOGEMENT :

Le logement constitue un élément de stabilité sociale et la typologie du logement (individuel ou collectif) constitue un enjeux majeure pour la planification urbaine dans la mesure où le logement individuel reste la typologie la plus désirée tandis qu’en matière d’économie de terrains elle n’est pas avantageuse. 

3) LE LIEU DE TRAVAIL :

Sur ces lieux nous passons le tiers de la journée, il est donc primordial que le lieu de travail soit confortable pour augmenter la productivité.
La planification urbaine doit prendre en ligne de compte la notion de mixité des activités pour éviter de marginaliser le lieu de travail qui doivent être intégrés dans la zone urbaine s’il s’avère qu’ils ne sont pas nuisibles. 
Un autre paramètre à prendre en compte réside dans le fait que l’éloignement relatif du lieu de travail par rapport à la zone de résidence peut avoir des effets sur le rendement.
Aussi, il est important de penser à la mixité sociale en évitant de faire habiter sur le même endroit la même catégorie socio professionnelle afin d’éviter de reconduire les conflits de travail dans les cités résidentielles et inversement.

4) LES EQUIPEMENTS PUBLICS :

Les équipements doivent être localisés selon leurs rayons d’influences pour mieux servir les usagers, en retenant le principe que plus un équipement est rare plus son rayon d’influence est important.
La planification urbaine ne doit négliger aucun équipement, même un espace vert qui paraît peu important doit être pris en considération.

5) LA VOIRIE ET LES TRANSPORTS EN COMMUN :

La voirie constitue le support de toutes les activités, elle doit être bien dimensionnée pour supporter le flux mécanique et piéton et doit permettre par sa conception une bonne fluidité de la circulation.
Une bonne planification urbaine doit favoriser l’utilisation des transports en communs dans les déplacements urbains notamment les transports en commun sur site propre étant donné les nombreux avantages offerts par ce mode de transport fort intéressant aussi bien d’un point de vue économique qu’écologique.

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