Cour HCA 1er année: La Mésopotamie ou le début de l’architecture

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Sommaire:

  • Situation historico-géographique 
  • Types d’habitat primitif 
    • La maison 
    • Le palais 
  • Les variétés du temple
  • Formes d’urbanisme
  • Conclusion : Les influences

I/ Situation historico-géographique

L’espace de la Mésopotamie s’étend entre les deux fleuves (le Tigre et l’Euphrate). Les plaines fertiles semblaient prédestinées à servir de berceau aux civilisations ; c’est dans de telles contrées, riches en argile, que l’art de bâtir devait naître. L’homme pouvait y avoir au moins un rudiment d’architecture avant même d’être outillé.

Aspects géographiques :

  • La Mésopotamie du Nord est une première région vallonnée ; c’est une étendue, coupée de vallées fluviales, de bandes désertiques et de steppes.
  • La Mésopotamie centrale et méridionale est constituée par des terrains alluviaux des grands fleuves, au-dessus de l’ancienne plaine formée de terrains marécageux.

Conditions historiques :

Trois principaux royaumes ont donné naissance aux premières manifestations d’architecture en Mésopotamie :
  • Le royaume de Sumer, entre 3000 et 2500 AJC, est composé de cités états tel que : Uruk, Ur, …etc.
  • A partir de 2015, les centres politiques se déplacent vers le centre et le nord. Désormais, l’histoire de la Mésopotamie se développe sous le signe de la rivalité croissante entre Assyriens (Assyrie) et Babyloniens (Chaldée), dont les périodes d’autorité alternent.
Les programmes, types de bâtiments et formes architecturales reposent à la fois sur le climat, les matériaux de construction, la structure économique, mais encore sur la conception religieuse de l’Etat et de la société. Tandis que l’Assyrie possédait un peu de bois et quelques carrières, la Chaldée en était totalement dépourvue : l’argile n’en était que plus précieuse pour les Babyloniens, et la nécessité de la substituer entièrement à la pierre les a conduit à lui donner par la cuisson les qualités de la pierre.

II/ Types d’habitat primitif

a- La maison

  • Les huttes en roseaux, dites Srefe (zarifès) : Il s’agit d’une voûte en berceau réalisé à l’aide d’arc et nervure en roseaux formant l’ossature. La couverture est formée de nattes de joncs et d’argile. Cette variante mésopotamienne associe déjà des éléments constructifs importants, comme l’arc en plein cintre, la nervure et enfin l’appareillage du toit, dans une forme primitive de la voûte en berceau.
  • Les maisons circulaires, dites Gaura : Elle se forme à partir du cercle du foyer ou de la tente des nomades et sont construite en pisé ou en brique crue. Leur diamètre peut atteindre 5 à 10 m.
  • Maisons ruches : Ces bâtiments circulaires sont partiellement combinés avec des avant-corps ayant la forme de petites maisons rectangulaires.
  • Maisons à plan carré : C’est une typologie qui apparaît à la fin de l’époque préhistorique et s’impose comme forme plus fonctionnelle. La figure de base constituée par le carré est malléable. La composition d’espace à plan carré de différentes dimensions devient aisée.

b.- Le palais Les principaux palais étudiés:

  • 2800 AJC. A Kish : Palais A
  • 2100 AJC. A Ur : Palais Echursag
  • 1800 AJC. A Larsa : Palais Mari
En Assyrie, le palais tient la première place, englobant comme annexes les temples dans son enceinte. C’est la résidence du souverain et centre du pouvoir politique et représente à l’origine le plan d’une maison à cour, qui constitue l’élément principal ou la cellule originelle du plan d’aménagement du palais.
La disposition du plan repose sur la combinaison de systèmes de cours communiquant entres-elles. Il est conçu en vue d’établir l’indépendance la plus absolue entre les pièces de réception, les appartements privés les bâtiments de service. Ce même plan est tracé sans nul souci de la symétrie : sans autres préoccupation que celle des besoins à satisfaire. Les façades reprennent le vocabulaire architectural des ouvrages militaires : enceinte (remparts), tour, porte en chicane.
Deux grandes cours forment généralement le centre des palais : La cour d’entrée et son ensemble de salles servant aux affaires publiques. Autour de la seconde cour, appelée cour du palais, se trouvent les appartements royaux et les salles d’apparat.
Cour d’entrée et cour du palais sont situées l’une à proximité de l’autre, et la grande salle du trône sert de lien entre les deux. D’autres cours, autour desquelles s’organisent des bâtiments secondaires, sont liés à l’ensemble et aux édifices sacrés.
En Assyrie, les palais sont généralement implantés par stratégie, en bordure de chaque ville, reliés à l’enceinte de la ville et fortifiées comme des citadelles.

III/ Les variétés du temple

Les temples n’apparaissent qu’à la fin d’un long processus religieux. Les premiers sanctuaires sont des enceintes sacrées dans la nature.
A la fin de l’époque préhistorique, survient un type de temple archaïque qui comporte une cella en longueur avec des salles secondaires latérales et une entrée frontale comme pour la maison rurale. Les ensembles de constructions des temples devenus plus vastes avec leurs habitations, entrepôts et ateliers forment les centres de villes temples sumériennes.
  • Le Temple d’Eridou présente à l’état élémentaire les quelques éléments essentiels des premiers édifices sacrés : salle de forme rectangulaire à abside également rectangulaire, division par des murs de refend semblables à des contreforts, un autel dans l’abside, une table de sacrifice au milieu de la salle.
  • Le temple D d’Uruk est le plus vaste de la Mésopotamie ancienne. Le chevet est élargi par une nef transversale qui précède la cella allongée. Une chaîne de pièces secondaires entoure la cella. Les murs extérieurs épais sont rehaussés de pilastres et creusés de six niches profondes. Axialité et symétrie déterminent la composition générale.
  • Le temple de Tell Asmar reprend le principe de la maison à plan carré où les chapelles représentent des cellas en longueur avec une entrée latérale.
  • Ziggourat : Ces tours gigantesques, qui furent les principaux monuments de Babylone, étaient à la fois des temples et des observatoires. D’après les descriptions de Hérodote et Strabon, il s’agit de massifs sur plan carré affectant l’aspect général de pyramides. Sur ses flancs se développe une rampe douce qui permet d’abord de monter les matériaux lors de la construction, sans recourir à des échafaudages, et qui donne accès à la plate-forme supérieure où s’élève le principal sanctuaire. Les faces extérieures étaient ornés de rudentures et couronnés par des crénelages. La ziggourat se situe dans une vaste cour carrée, précédée d’un avant-corps. Sa terrasse inférieure, un rectangle de 52 m x 56 m de côté sur 15 m de hauteur, s’oriente, suivant ses diagonales, aux quatre points cardinaux. Deux terrasses plus petites et plus basses y sont superposées. L’ensemble est accessible à partir d’escaliers latéraux ou frontaux.

IV/ Formes d’urbanisme

L’urbanisme de a Mésopotamie se concentre en trois points :
  • Les villes du sud, comme Ur, Eridou, Uruk…etc, sont des villes temples sumérienne.
  • Les villes du centre avec Babylone en Chaldée
  • Les villes du nord, comme Assur sont les domaines des Assyriens (Assyrie). Ces deux derniers groupes sont des cités palais et villes temples. Caractéristique de la ville temple
Ville de type sumérien
  • Plan général déployé suivant un vaste ovale avec territoire entouré d’un mur garni de tours de défense et par des cours d’eau.
  • Des rues sinueuses et d’étroits passages traversent ses quartiers.
  • Le côté NE est réservé à une zone résidentielle privilégiée.
  • Le centre abrite les monuments religieux (ziggourat) et le palais, dont l’organisation orthogonale fait contraster avec le contour de la ville. La dominance va aux tours à gradins (ziggourats).
Les cités palais mettent en exergue l’urbanisme babylonien que l’on associe aux principes assyriens
  • L’ordre géométrique d’ensemble.
  • La situation centrale du sanctuaire principal.
  • La position excentrique du groupe de palais, qui s’accroche à la manière de citadelle ou forteresse au rempart de la ville et à la voie navigable
  • Les voies principales suivent un réseau géométrique.

V/ Conclusion : Les influences

Dans l’architecture mésopotamienne se vérifient tout d’abord les lois de rapports simples ou de proportions modulaires. Elle résulte comme conséquence obligée, de l’emploi de la brique. Les longueurs des salles et les épaisseurs des murs ont, par le fait seul de leur appareillage, des dimensions subordonnées à la dimension de la brique formant le module de base. Cette architecture avait ses racines dans le sol même, dans ses ressources si spéciales (terre).
La Mésopotamie et l’Egypte ne furent jamais des centres de civilisation isolés :
  • De l’Egypte proviennent les motifs courants du dessin ornemental (palmette de lotus et la rosace).
  • Le système de voûte sans cintrage est probablement originaire de Chaldée
  • A Babylone s’arrête le domaine de l’architecture de brique cuite.
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